Paris 1er Juin /71
Monsieur A. Grünberg
Je vous confirme ma lettre du 30 et 31 Mai.
J’ai reçu ce matin deux lettres de vous qui ont apporté beaucoup de baume dans nos cœurs endoloris. l’une en date du 3 Avril et l’autre datée de Vienne du 21 Mai la veille des événements tragiques qui nous ont frappés. Vous avez certainement reçu, depuis, mes 3 lettres et Monsieur Louis a dû aussi vous envoyer celles que je lui ai adressées directement pour vous tenir au courant des événements qui, grâce à Dieu, paraissent entièrement terminés.
J’ai reçu, hier, une lettre de Monsieur Louis qui m’annonce ce qu’il n’attend que le retour de Monsieur Kunst pour quitter Bruxelles, il arrivera, ce soir, à St Denis, mais je crainds qu’il n’éprouve quelques difficultés pour rentrer à Paris. Il faut se rendre à Versailles et justifier d’une nécessité de toute urgence pour rentrer. Je ne pense pas que cet état de chose dure longtemps et je vous tiendrai parfaitement au courant, afin que vous n’éprouviez aucun ennui à cet effet.
Jusqu’à l’avis contraire je vous écrirai chaque jour, et dès que les dépêches privées seront autorisées, je vous télégraphierai.
La Maison est bien définitivement sauvée, mais il faut veiller avec une grande vigilance, car il n’y a pas de jour que l’on n’arrête des misérables qui versent du pétrole dans les soupiraux de caves pour déterminer de nouveaux incendies.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments dévoués.
P.S. quelques lignes cy derrière pour Madame Grünberg à laquelle je vous prie de présenter mes hommages respectueux.—