Paris 27 Mars /71
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 26 Ct. J’ai reçu ce matin la vôtre du 24, et pour me conformer à son contenu relatif à la campagne, je me suis rendu chez Mr Leblanc. Il m’a dit n’avoir pu encore, à raison des événements du moment, faire transporter à Croissy tout ce qui doit y être rapporté. Sur la nouvelle qu’un maison voisine de celle de sa belle-mère avait été entièrement occupée par les Prussiens qui sont loin d’avoir quitté Chatou, son frère s’y est rendu aujourd’hui, et il me fera savoir ce soir, s’il n’y a pas des empêchements à trop se hâter de remeubler la maison. Je n’en irai pas moins demain à Croissy pour arrêter tous frais de jardinage et finir avec Alexandre.
Louise cherche une place d’après ce que vous lui avez dit, et ne demande qu’à rester les quelques jours (sans gage bien entendu) qui lui seront nécessaires pour trouver ce qu’elle désire.
Je ferai reprendre, demain, toutes les fourures par Fernberg.
Les Elections se sont passées sans beaucoup d’animation, tout Paris se promenait hier, comme d’habitude le dimanche, sans avoir l’air de prendre souci à la situation. Les résultats du vote sont encore très incomplets, mais à part les 4me, 10me, 11me et 12me arrondissements où l’on semble avoir mis un certain empressement à aller déposer son vote, tous les autres se font remarquer par l’abstention, on parle de 25,000 électeurs qui ont protesté par leur absence. Demain, je pourrai vous dire quelque chose de moins vague à ce sujet.
Il est entendu que je vous adresserai toutes mes lettres par l’entremise de Mr Kunst à Bruxelles.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments dévoués.