Paris 26 Mars /71
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 25 Ct.
Monsieur Louis est parti hier soir pour Bruxelles.
Les élections municipales se font aujourd’hui ; pas d’empressement à la majorité des Mairies et beaucoup de bulletins blancs. Paris est assez calme, mais on redoute les complications qui ne peuvent manquer de surgir. Les Prussiens se rapprochent de Paris et l’armée du Prince Frederic Charles marche sur Lyon. Que peut-on espérer de l’Assemblée Nationale qui temporise toujours ? On ne sait plus auquel entendre, la désorganisation est complète.
On vote jusqu’à minuit, nous ne saurons que demain les résultats du dépouillement, à quoi serviront ces élections illégales ?
Je vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations bien empressées.