Paris 6 Mars /71
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 5 Ct.
J’ai retiré ce matin de chez Messrs Max Kann & Co votre acceptation de fs 5,000. Tte Arnold Grünberg qui était échue depuis le 14 7bre /70. Les Intérêts à 6% jusqu’à ce jour montaient à fs 144.15. que j’ai payés, ayant appris que celles qui avaient été retirées par Monsieur Louis avaient de même subi les intérêts de retard.
Messrs Perier fres n’ont pas reçu l’avis de Monsieur Kunst de me verser les fs 3,000 destinés à retirer l’acceptation de même somme de chez Bischoffsheim Goldschmidt & Co. Ils m’aviseront dès qu’ils recevront cet ordre.
D’après votre dernière lettre, j’attendais celles que vous m’annonciez pour le lendemain, vous avez sans-doute ajourné cet envoi, car je crois que le service de la Poste commence à se régulariser. Votre dernière datée du 28 février m’avait été distribuée le 4 Ct.
Un des premiers actes du Gal d’Aurelle de Paladines, nommé Comdt de la Garde-Nationale de Paris, sera le désarmement des 269 Bataillons, cette Garde va être réorganisée. C’est probablement pour faciliter cette opération délicate que deux régiments de ligne de l’armée de la Loire sont entrés hier dans Paris, et que d’autres doivent suivre jusqu’à ce que l’effectif de 40,000 hommes soit complet. Nous sommes de nouveau sous l’empire d’inquiétudes car on trouvera certainement de la résistance auprès des Bellevillois, on redoute naturellement des collisions.
Dans l’attente de votre lettre désirée, veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments dévoués.
Affaires très languissantes à la Bourse. Le 3% ferme à 51t.
Les Journaux distribués ce soir annoncent que Mr E. Picard Ministre de l’Intérieur, arrivé de Bordeaux aujourd’hui même, s’est mis immédiatement en rapport avec le Gal de Vinoy, et des mesures énergiques ont été arrêtées et seront mises à exécution dans la soirée pour rendre à la raison les indisciplinés de Montmartre. Puisse cet état de choses cesser sans effusion de sang !—