Paris 7 Décembre /70
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 6 Ct.
Tout Paris assistait, aujourd’hui, aux funérailles du Commandant Franchetti qui ont eu l’apparat de celles d’un Général de Division. Jules Favre et Jules Ferry y représentaient le Gouvernement. Que de larmes ont été données à ce héros de 35 ans, dont la femme est en province depuis bientôt trois mois.
D’après les dernières nouvelles, les proportions de la communication du Cte de Moltke se réduiraient à un événement de guerre secondaire. Ce n’est pas un désastre que nous aurions éprouvé à Orléans, mais un simple échec qui n’aurait pas été subi par l’armée de la Loire, mais par une ou deux divisions restées à Orléans.
Nous avons eu le plaisir d’avoir Monsieur Louis hier soir, à diner, comme c’était l’anniversaire de la naissance de Madame Grünberg, nous avons été heureux de porter un toast à sa santé.
Nous sommes, de nouveau, à la veille d’événements militaires, la canonade va reprendre plus terrible encore, et nos pensées seront pour tous ces brâves que nous accompagnons de nos vœux. Mais que de sang encore à verser avant l’heure de la délivrance.
Veuillez, Monsieur, présenter nos compliments empressés à Madame Grünberg, à l’occasion de son anniversaire, et agréez, je vous prie, l’expression de mes sentiments dévoués.