Nouvelles de Paris

Une collection de lettres de 1870-1871 envoyées depuis Paris au cours du siège par les Prussiens, puis de la Commune.

Personnes impliquées dans les lettres Notes techniques liées à la transcription
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Paris 7 Novembre /70

Monsieur A. Grünberg, Munich

Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 6 Ct.

Les négociations se continuent en faveur de l’armistice et on commence à reprendre espoir qu’elles aboutiront. La Bourse a acceuilli ces bruits par une hausse assez sensible.

J’ai vu ce matin Monsieur Louis, il pense que Mr Thiers, homme habile, arrivera à traite l’armistice. Cette nouvelle est attendue avec bien de l’impatience, car nous pourrons recevoir les lettres de nos parents et amis qui, sans doute, attendent depuis longtemps la première occasion pour nous arriver.

Ma femme est assez souffrante, en ce moment, les essais de viande de cheval ne lui ont pas réussi, elle a l’estomac détraqué.

J’ai depuis hier, un cheval de l’Intendance Générale dans vos écuries, je l’ai accueilli avec d’autant plus d’empressement que le Gouvernement est à la recherche des écuries vides pour les utiliser à l’occasion. C’est un des chevaux de l’Intendant Gal Mr Wolff que nous voyons beaucoup, et qui ayant son appartement rue St Florentin, tout à côté de la rue Royale, désire avoir son cheval préféré plus près de lui, les autres se trouvant au Palais Royal. J’en avais parlé à Monsieur Louis, il y a quelques jours, qui m’avait autorisé à accueillir cette demande. Il est bien entendu que c’est une ordonnance qui le soigne et qui chaque matin lui apporte sa pitance.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments dévoués.

Louis Guillier