Paris 18 Octobre 1870
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 17 Ct.
Le service d’hier n’était qu’une question d’exercices d’un ordre un peu plus compliqué que d’habitude, on nous a entr’autres fait faire des marches et contremarches au pas gymnastique qui ont du bien mouiller des gilets de flanelle, notez que ce genre d’exercice active les digestions et prédispose à un fort appétit que, dans les circonstances présentes, il n’est pas toujours facile de satisfaire. Le Patriotisme fait tout prendre en patience, nous sommes au 34me jour du siège, et il faut bien espérer que dans la première quinzaine de Décembre, les événements qui vont se passer d’ici là, amèneront notre délivrance.
Calme plat depuis les engagements du 13 Ct à part quelques escarmouches insignifiantes, et la destruction chaque jour par nos forts des ouvrages de l’ennemi.
Antonio se trouve soulagé des soins qui lui ont été donnés, mais le Docteur Tournier a ordonné la flanelle pour éviter le retour d’une affection pulmonaire qui est passée chez lui à l’état chronique.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments dévoués.