Paris 17 8bre /70
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 16 Ct.
Je viens de recevoir un ordre de service National pour deux heures de l’après midi, pourquoi faire ? Pour où aller ? Nul ne le sait, mais tout bon patriote doit être prêt à marcher quand même, je vais donc m’harnacher et marcher.
Après un peu de résistance de la part d’Antonio, nous sommes arrivés, hier soir, à lui poser un vesicatoire au dessus de l’homoplate gauche, ma femme s’est acquittée de sa tâche en véritable fille de France des ambulances, puissions nous dans la maison n’avoir rien de plus grâve à panser.
Je vous quitte aujourd’hui, remettant à demain une lettre moins brève.
Recevez, mon cher Monsieur, l’expression de mes sentiments dévoués.
