Nouvelles de Paris

Une collection de lettres de 1870-1871 envoyées depuis Paris au cours du siège par les Prussiens, puis de la Commune.

Personnes impliquées dans les lettres Notes techniques liées à la transcription
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Paris 11 8bre 1870

Monsieur,

Le 1er bataillon a été appelé ce matin à l’Hôtel de ville pour réprimer les manifestations qui pourraient avoir lieu à l’occasion de l’arrestation de Flourens, Blanqui etc., messieurs de la bande qui demande la Commune ; je viens donc en vous donnant ces quelques détails me rappeler votre bon souvenir.

Les nouvelles sont bonnes ; nos pointeurs marins sont admirables, mais l’heure de la délivrance n’a pas encore sonnée et cependant nous espérons tous qu’elle n’est pas loin!..

Qu’il me tarde de vous serrer la main et d’embrasser avec le cœur votre charmante femme ! De semblables épreuves fortifient l’amitié et le dévouement ; et il me semble, que quand je serai certaine de l’existence de ceux que j’aime, la vie m’apparaîtra sous un autre jour!

Au fond de toute douleur, il y a une consolation, et j’espère que la génération qui s’élève après nous lire dans cet état politique, une grande leçon!

Le temps jusqu’à présent a été magnifique, mais la bise d’Octobre devient fraîche, et la garde Nationale, malgré son élan, trouve les nuits très froides aux remparts ; mon mari me disait que rien n’était curieux comme le réveil de Paris en ce moment vu des remparts : les feux de bivouac, l’angélus qui se même au bruit du canon qui salue le jour, toutes ces choses vous semblent un ?ne ici, mais la triste vérité nous rappelle que c’est la guerre et ses horreurs et nos gens retrouvent des larmes pour les blessés qui passent!..

Espérons bientôt de vos chères nouvelles ! Veuillez, Monsieur, me rappeler au souvenir de Madame Grünberg embrasser nos enfants pour nous, et croire, Monsieur, à nos meilleurs sentiments.

Clara Guillier