Nouvelles de Paris

Une collection de lettres de 1870-1871 envoyées depuis Paris au cours du siège par les Prussiens, puis de la Commune.

Personnes impliquées dans les lettres Notes techniques liées à la transcription
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Paris 10 8bre /70

Monsieur A. Grünberg, Munich

Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 9 Ct.

La journée du 8 Ct a été un peu tumultueuse dans Paris. Quelques meneurs ont voulu faire une manifestation intempestive et se sont dirigés armés sur la place de l’Hôtel de ville, en demandant au Gouvernement le rétablissement de la Commune. Il a suffi de quelques Bataillons de la Garde-Nationale qui avaient été convoqués et qui ont pris d’une manière résolue position sur la Grande Place, pour réduire à néant cette manifestation désaprouvée par tous les vrais patriotes. Les cris isolés de vive la commune étant restés sans écho, ces messieurs en ont été pour leurs frais, et ils se sont tous dispersés hués par la foule. Flourens, Blanqui et Cie conspirateurs toujours et quand même sont surveillés, et je ne les engage pas à faire de nouvelles tentatives de ce genre, car tous les bons citoyens unis pour la même cause, la défense nationale, leur feraient un mauvais parti.

La situation est toujours la même, plustot meilleure, l’état sanitaire est excellent, la rente monte, et plus que jamais, l’on se sent fort contre l’ennemi. Le moment des défaillances est passé.

Recevez, mon cher Monsieur, l’expression de mes sentiments dévoués.

Louis Guillier

On parle beaucoup aujourd’hui de retour à Paris du Gal américain Burnside qui après avoir passé plusieurs jours dans le camp ennemi, aurait une communication à faire au Gouvernement. On le croit porteur de paroles de conciliation, mais rien encore n’a transpiré à ce sujet, et la réponse faite à Jules Favre laisse peu d’espoir.