Nouvelles de Paris

Une collection de lettres de 1870-1871 envoyées depuis Paris au cours du siège par les Prussiens, puis de la Commune.

Personnes impliquées dans les lettres Notes techniques liées à la transcription
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Paris 8 Octobre 1870

Monsieur A. Grünberg, Munich

Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 7 Ct.

On dit que les divers engagements d’hier nous ont été favorables, l’ennemi est toujours maintenu à distance, et les travaux de la nuit sont toujours détruits le jour par nos forts. Notre beau soleil s’est éclipsé, journée pluvieuse et triste aujourd’hui, la nuit arrive de bonne heure. Nos quartiers offrent toujours à peu près la même animation, les omnibus et les voitures circulents toujours, et si ce n’était les Bataillons de toutes sortes d’armes, montant ou descendant la garde, ou se rendant aux divers exercices, on ne se douterait pas que Paris est investi.

Je vous donne chaque jour signe de vie, mais nous sommes bien impatients d’avoir aussi de vos nouvelles, votre situation, nous devons le dire, nous inspire cependant moins d’inquiétudes que nos compatriotes qui peuvent d’un moment à l’autre être inquiétés par l’ennemi. Pour ma part, je suis plus tranquille d’avoir les mains à Paris, que de les sentir dans n’importe quel département de France.

Adieu, mon cher Monsieur, nos compliments empressés à Madame Grünberg, et croyez, je vous prie, à mes sentiments dévoués.

Louis Guillier