Paris 7 8bre /70
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 5 Ct et celle de ma femme du 6 Ct.
Nous avons de bonnes nouvelles de Tours, la Province émue de la répose faite à Mr Jules Favre, se soulève en masse et marche à la défense de Paris.
D’ici huit jours doivent surgir des événements qui certainement changeront bien la face des choses. Je ne faits que rentrer de la garde à laquelle j’ai été appelé, et n’ai que le temps de vous tracer ces deux mots qui partiront, dit-on, par un Ballon demain.
Une vive canonade et fusillade s’est fait entendre toute la matinée dans la direction de Mont-Rouge et Bicêtre, l’armée de la Loire n’est pas loin, on dit que ce sont de vifs engagements avec les avants-poste, soutenus par un feu bien nourri des forts. Demain je vous ferai connaître les résultats officiels.
Je vous présente, mon cher Monsieur, mes salutations bien empressées. Votre dernière lettre est du 13 7bre, quand en recevrai-je une autre, Dieu seul le sait!
P.S. Nous sommes arrivés, je crois, à la fin des beaux jours, la journée d’hier a été brumeuse, et le temps menace aujourd’hui, la pluie n’est pas loin, tampis et tourmieuse.