Paris 1er Octobre 1870
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 30 7bre.
Monsieur L. Rau, que j’ai vu ce matin, nous fera l’honneur de diner demain soir avec nous. Les Boucheries n’ouvrent que tous les 3 jours, le Gouvernement a pris des mesures pour que la viande soit vendues à des prix normaux, et ma femme a été tellement satisfaite, ce matin, d’obtenir un Gigot à un prix modéré, qu’elle a saisi cette occasion pour prier Monsieur Rau d’accepter notre modeste repas.
Rien de nouveau si ce n’est un engagement assez sérieux dans les environs de Choisy-le-Roi, cette offensive de notre part nous a coûté douze à treize cents hommes mis hors de combat, l’ennemi a éprouvé de même beaucoup de pertes, mais le chiffre n’en peut être apprécié. Le Général Guilhem un de nos Généraux de Brigade a été tué.
Je suis commandé de garde pour après demain au Rempart. Il y a huit jours que j’y étais, et l’on m’a laissé en repos toute la semaine. La formation des 250 bataillons de Garde-Nationale va soulager un peu le service, soldat d’hier, je n’en suis pas faché.
Veuillez, Cher Monsieur, présenter mes respects à Madame Grünberg, et me croire votre tout dévoué serviteur.
