Paris 20 7bre /70
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, mon Cher Monsieur, ma lettre du 19 Ct.
Les engagements qui ont eu lieu hier se sont passés au dela de la portée des Forts, je ne puis rien vous en dire, les détails manquent. Il est fortement question en ce moment d’un armistice proposé au Roi de Prusse, pour pouvoir constituer un gouvernement régulier, les élections pour la constituante auront lieu le 28 Ct. Cette proposition paraît devoir aboutir.
Je continuerai à vous écrire chaque jour pour vous donner signe de vie, et mes lettres pour arriveront comme elle le peuvent, la Poste devant saisir les occasions qui se présenteront pour acheminer les lettres dans le délai le moins long, mais je crainds bien d’être privé longtemps de vos nouvelles.
La rente au bruit du canon, canon lointain encore, il est vrai, n’a pas changé de visage ; même cours qu’hier. Les agents de change ne sont pas tous autour de la corbeille, parce que plus des deux tiers ont le sac au dos. Toutes les communications sont coupées, railway et télégraphes.
Veuillez, Monsieur, présenter tous mes respects à Madame Grünberg, et agréez, je vous prie, l’expression de mes sentiments bien dévoués.