Paris 13 7bre /70
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme ma lettre d’hier, et crainds bien que celleci ne vous parvienne plus, ou dumoins fort tard, car Paris va se fermer et le service des lettres va certainement en souffrir.
J’ai reçu une lettre de Mr Simardetti, il demande si il peut fournir sur vous une traite du montant des coupons d’intérêts que vous avez encaissés pour lui, ou s’il n’est pas préférable qu’il attende que le calme soit rétabli en France. Je lui ai répondu que ce serait courir des risques que de disposer sur vous dans un moment où toutes les communications avec Paris allaient être interrompues, que dureste ses titres de vente Italienne et ses obligations des biens domaniaux avaient été expédiés dans une Caisse avec différentes autres valeurs à vous à l’étranger et que vous étiez pour le moment à Vienne.
Amand a reçu de la mairie de son pays l’ordre de partir, il vient de me procurer un homme de 5ct par jours pour soigner Latis. Louis me dit que Madame Grünberg lui aurait dit que si Amand partait il faudrait confier Latis à un de vos amis, je vais voir Mr Servant à ce sujet.
La revue passée par le Gouverneur de Paris le Gal Trochu a été splendide d’élan et d’enthousiasme, seulement en voyant passer toutes ces courageuses phalanges on ne pouvait maitriser une émotion bien vive, demain peut-être le sang recommencera à couler……
Enfin, Dieu protège la France ! et fasse que les événements nous permettent de bientôt vous revoir……
Je vous présente mes salutations bien empressées.
