Paris 11 7bre 1870
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme mes lettres des 9 et 10 Ct.
J’attends une voiture de déménagement envoyée à Croissy ce matin pour ramener tout ce qui vous appartient, voir même 696 bles de vin qui, d’après un décret d’hier, doivent entrer dans Paris sans payer de droits. J’aime à penser, Monsieur, que vous approuverez la résolution que j’ai prise toute dans vos intérêts. Tout eut été pillé non par l’ennemi, mais par les indigènes qui restent à Chatou et à Croissy avec de mauvaises intentions.
J’ai fait avec Mr Hernfeld parti pour New-York depuis deux jours, quelques affaires dont le chiffre a monté à fs 2,175.60. Il m’a remis fs 2,000 et a laissé les fs 175.60 en Cte, craignant de ne pas avoir assez pour le voyage. Cette vente se compose de : 5 médaillons, une chaîne de gilet et 3 boutons de chemises en brillts que j’ai fait faire par Serrigny. Les bénéfices de cette affaire sont environ de 10%. Je me suis adressé à Mr Henlé pour les 3 brillts qui pesaient 2 1/2 à fs 400. Je crois avoir fait une meilleure affaire avec lui qu’avec Mr Jacques. Mr Hernfeld a été très satisfait de tout ce que je lui ai livré.
L’ennemi avance, mais il avance lentement. Paris organise une défense formidable. La Bourse a été bonne hier samedi, toutes les valeurs en générale ont subi une hausse sensible. On parle vaguement d’un congrès, mais toutes les puissances ne sont pas d’accord.
Mes respects, je vous prie à Madame Grünberg, et recevez pour vous, Monsieur, l’assurance de mes sentiments dévoués.
J’aurais désiré décider ma belle-mère et ma femme accompagnée de son fils à partir pour St Aubin sur Mer où nous avons un logis, mais Clara n’y consentait qu’à la condition que je l’accompagnerais. Ces Dames restent, du moment où je me suis prononcé pour ne pas quitter le … (suite illisible)