Paris 29 Mars /71
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 28 Ct. Ma femme dans sa lettre d’hier à Madame Grünberg, lui dit que l’entresol est à louer, ce qui pourrait vous faire croire que l’affiche de location est déjà en évidence, il n’est est rien encore, car vous ne m’avez pas autorisé à le faire. Il est essentiel je crois, avant toute chose, que Mr Orsel soit désintéressé du terme de Janvier qui n’a pas été payé, car sans cela, il pourrait s’opposer à cette souslocation, chose à éviter. Il faut de plus que l’appartement de l’entresol se trouve conforme à l’état de lieu au moment de la prise en possession, vous aurez donc à m’autoriser à faire enlever la caisse et à débarasser votre bibliothèque. Puis enfin, vous aurez à me faire connaître le prix que vous désirez le louer, sans doute, jusqu’à la fin de l’expiration du Bail. Pas de doute que du jour ou l’affiche sera mise, vous ne trouviez des amateurs dès le lendemain. Nous avons débarassé la chambre du fond d’une grande partie de nos ruines, et le reste peut être enlevé en une heure. Mme Dallemagne s’est réinstallée à Neuilly, c’est vous dire que la chambre et le boudoir sont vides.
Nous sommes toujours dans le statu quo. La bourse peu fréquentée est nulle, il n’y a plus ni cours ni tribunaux au Palais de Justice, il n’y a plus de juges, les affaires de toutes natures souffrent considérablement d’un tel état de choses, quand cela finira-t-il ?
D’après votre dernière lettre j’espérais en recevoir une avisée par vous pour hier ou aujourd’hui, je n’ai rien reçu encore.
Monsieur Louis n’est pas encore revenu de Bruxelles.
Veuillez agréer, Monsieur, mes salutations bien empressées.
On tirait le Canon hier à l’hôtel de Ville pour la proclamation de la Commune, des drapeaux rouges ont été hissés un peu partout et on laisse faire. Paris se trouve sans gouvernement.— On parle de remettre en vigueur la loi des suspects.—