Paris 25 Février 1871
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 24 Ct et je profite de l’occasion du départ de Monsieur Louis, pour vous faire parvenir celleci.
La paix est imminente et, tout en la désirant, nous redoutons les conditions onéreuses dans lesquelles elle sera traitée. La prolongation de l’armistice est indispensable pour que les préliminaires de la paix soient discutés et ratifiés par l’assemblée Nationale.
J’ignore, Monsieur, si tous ces événements n’auront pas eu une certaine influence sur vos projets, quant à moi, je dois vous avouer que, pour le moment, je suis navré de tout ce qui se passe, et que sous l’empire d’un profond découragement, je n’aspire qu’au moment de quitter non seulement Paris, mais même la France. Toutes ces facheuses impressions se modifieront peut-être, surtout, Monsieur, si votre intention est de revenir à Paris.
Mr Günther est venu s’informer de vos nouvelles, son voyage de Strasbourg à Paris a été une suite de vexations et d’exigences prussiennes qui l’ont exaspéré, il était comme un fou en nous racontant cette excursion.
Mr Emile Vanderheym se porte comme un charme, logé au Donjon de Vincennes, en qualité d’aide de Camp du Gal Gouverneur, il n’a pas l’air d’avoir souffert des privations du siège.
En attendant le plaisir de vous lire, veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments dévoués.
Inclus une lettre de ma femme pour Madame Grünberg à laquelle je vous prie de présenter mes hommages respectueux.
Latis rationné comme tout le monde avait maigri, il commence à reprendre. Son compagnon d’écurie Tabac a été trouvé sur le flanc un matin, il était maigre comme un Levrier.—