Nouvelles de Paris

Une collection de lettres de 1870-1871 envoyées depuis Paris au cours du siège par les Prussiens, puis de la Commune.

Personnes impliquées dans les lettres Notes techniques liées à la transcription
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(102me Journée du Siège.)

Paris 28 Décembre /70

Monsieur A. Grünberg, Munich

Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 27 Ct.

Le rapport militaire nous a appris, ce matin, que le feu de 12 Batteries de siège ennemies a été engagé, dès le matin hier 27, avec la plus grande violence, contre nos forts de Noisy, de Rosny, de Nogent et les positions d’Avron. Ce combat d’artillerie a duré jusqu’à cinq heures. Nos pertes s’élèvent à environ huit tués et cinquante blessés. Notre feu très vif de riposte a dû lui faire éprouver des pertes sérieuses. Quant à aujourd’hui, l’ennemi n’a pas recommencé avec la même violence le bombardement qu’il avait entrepris hier contre les positions d’Avron. Cependant son feu n’a pas cessé.

Une vigoureuse reconnaissance opérée hier sur le Bas Meudon, Le Val et Fleury a eu pour effet de repousser l’ennemi des différents postes qu’il occupait dans ces trois villages. Après une fusillade assez vive, il a été contraint de se rejeter précipitamment dans ses retranchements du haut Meudon.

Antonio ne va pas plus mal, mais il ne va pas beaucoup mieux, la rigueur de la saison n’est pas faite pour le soulager.

Ma femme me remplacera demain pour la correspondance.

Veuillez, Monsieur, présenter mes respects à Madame Grünberg, et agréez, je vous prie, l’expression de mes sentiments dévoués.

Louis Guillier