Nouvelles de Paris

Une collection de lettres de 1870-1871 envoyées depuis Paris au cours du siège par les Prussiens, puis de la Commune.

Personnes impliquées dans les lettres Notes techniques liées à la transcription
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Paris 5 Novembre /70

Monsieur A. Grünberg, Munich

Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 4 Ct.

Le vote de l’armée étant connu aujourd’hui, voici le résultat définitif, sauf cependant quelques communes qui n’ont pas encore transmis leurs votes :

  • oui……. 557,996.
  • non…….. 62,638.

Nous nous trouvons donc en présence de 62,638 ennemis de plus, mais pour le moment, ils ne nous inquiètent guère :

Mr Ernest Baroche, fils de l’ancien Ministre, a été tué à l’affaire du Bourget, il était commandant d’un bataillon de Mobiles.

Tout est calme autour de Paris, on attend sans doute la solution de la question de l’armistice qui ne paraît pas devoir se conclure. Mr de Bismarck mettrait encore des bâtons dans les roues. La condition du ravitaillement serait expressément repoussée par la Prusse, et elle n’admettrait qu’avec des réserves, le vote de l’Alsace et de la Loraine, le Gouvernement de la défense nationale a décidé à l’unanimité, que l’armistice ainsi compris devait être repoussé. Ce sera donc une guerre à outrance.

Aujourd’hui a paru le 5me numéro de la Gazette des Absents que vous recevrez, sans doute, par l’entremise de Monsieur Louis.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments dévoués.

Louis Guillier