Paris 28 7bre 1870
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 27 Ct.
A partir de ce jour, je suis obligé de me conformer à deux Décrets qui viennent d’être rendus par le Gouvernement de la défense nationale, pour faciliter la correspondance à envoyer en Province et à l’Etranger. Le poids des lettres expédiées par les Aérostats montés ne devra pas dépasser 4 grammes, et la taxe à percevoir pour le transport de ces lettres reste fixée à 20 centimes.
Le poids des cartes-postes expédiées par les Aérostats libres ne devra pas dépasser 3 grammes, et la taxe à percevoir pour le transport de ces cartes-postes reste fixée à 20 ctmes pour l’Etranger et 10 ctms pour la Province.
Je risque à la date de cejour une carte-poste sur laquelle se trouvent seulement quelques lignes sous enveloppes, je vous serai obligé dans votre prochaine lettre qui m’arrivera, quand il plaira à Dieu, de me dire si vous avez reçu toutes mes lettres et la carte-poste. Les parents et les amis vont être bien heureux de pouvoir recevoir ainsi assez souvent des nouvelles de ces bons Parisiens.
Il passe en ce moment 5 ou 6,000 bœuf qui viennent de boire à la Seine, c’est rassurant pour l’avenir. Les vivres à Paris sont assurées pour 3 mois.
Veuillez, Monsieur, présenter mes respects à Madame Grünberg et agréez, je vous prie, l’expression de mes sentiments dévoués.
P.S. Gaston envoie ses amitiés à Emilie et Paul.