Nouvelles de Paris

Une collection de lettres de 1870-1871 envoyées depuis Paris au cours du siège par les Prussiens, puis de la Commune.

Personnes impliquées dans les lettres Notes techniques liées à la transcription
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Paris 22 7bre 1870

Monsieur A. Grünberg, Munich

Je vous confirme, Monsieur, toutes mes lettres de chaque jour sans interruption à partir du 10 Ct. Votre estimée du 13 Ct m’avisait de la réception de ma lettre du 10, vous recevrez donc toutes les autres plus ou moins rapidement suivant les circonstances du moment.

Le Group de fs 400 envoyé par Mme Ismalun n’est pas encore arrivé à Paris, et je n’ai même pas reçu encore la lettre de l’Administration à Marseille.

Louise m’a remis aujourd’hui son livre de dépenses, je lui ai fait quelques observations à l’égard de la nourriture des quatre mobiles, lui observant qu’elle devait, tout en fesant les choses convenablement, prendre les intérêts de la maison, et s’arranger de manière à dépenser le moins possible. J’ai donné communication à Mr Louis Rau du chiffre de dépenses de chaque jour, il a trouvé, comme moi, que ce chiffre était un peu élevé, et il doit, si les mobiles séjournent d’avantage, lui faire des observations à ce sujet. Ma femme qui jette son petit coup-d’oeil de temps en temps à la cuisine, trouve les mobiles trop bien traités, mais n’ayant pas qualité pour le faire, elle ne pourrait s’immiscer dans tous ces détails de maison qu’autant qu’elle y serait autorisée par vous et Madame Grünberg. Dureste, il serait très difficile pour ne pas dire impossible de diriger Louise habituée, a-t-elle dit à ma femme, de dépenser bien autrement qu’elle ne dépense dans votre maison. Madame Grünberg doit bien savoir à quoi s’en tenir à ce sujet, et je crois qu’il vaut mieux s’en tenir aux observations qui lui seront faites par Mr Rau dureste, les mobiles vont être appelés dans les forts et il n’est pas présumable que vous en aurez d’autres. Toujours dévoué à vos intérêts, j’ai du entrer dans ces quelques détails, sur lesquels je me suis plus appesanti que ma femme qui veut autant que possible tout concilier et ne pas se mettre Louise à dos.

Mr et Mme M. Hellmann ont envoyé une lettre de faire part de la naissance d’une fille.

Veuillez, Monsieur, présenter nos respects à Madame Grünberg, et agréez mes salutations bien empressées.

Louis Guillier

P.S. Rien de nouveau dnas la situation.