93me Journée du Siège
Paris 17, 18 et 19 Décembre /70
Monsieur A. Grünberg, Munich
Je vous confirme, Monsieur, ma lettre du 16 Ct.
Les journées des 17 et 18 Ct ayant été complètement nulles d’événements marquants et le départ des Ballons ayant été ajourné à cause des mauvaises conditions de l’atmosphère, j’ai interrompu le cours journalier de mes lettres n’ayant réellement rien de saillant à vous signaler.
Aujourd’hui à midi, tous les Pons-Levy ont été levés, qui nous autorise à penser que les événements militaires vont commencer. Il y a un mouvement de troupes considérable dans Paris, et les nombreuses batteries d’artillerie qui passent prouvent que les fonderies n’ont pas chômé. Ma lettre de demain vous parlera sans-doute du commencement de l’action, puisse le généreux sang, qui va couler de nouveau, modifier notre situation, et surtout nous faciliter la réception des nouvelles de nos parents et amis.
Monsieur Louis toujours rempli d’attentions pour nous, nous procure, ce soir, une soirée théatrale et musicale au théatre de la Gaité. On saisit toujours avec empressement les distractions qui se présentent, et toutes ces représentations organisées par des œuvres de philantropie sont suivies car il y a bien des misères à soulager.
Veuillez, Monsieur, présenter nos respects à Madame Grünberg, et agréez, je vous prie, l’expression de mes sentiments dévoués.